CITÉ SCOLAIRE CARNOT

COLLÈGELYCÉE | CPGE

Naissance du lycée de Dijon

C’est une loi de 1802 qui impose la création, dans chaque ressort de Cour d’appel, d’un lycée de garçons devant recevoir environ 200 élèves, essentiellement internes. L’enseignement est dispensé par deux professeurs par classe, l’un assurant les sciences et l’autre les lettres. Les élèves sont soumis à une discipline très militaire et jouissent d’un confort plutôt spartiate. Le cursus est de six années plus une année pour la préparation du baccalauréat.
Le premier lycée de Dijon est créé en 1803. Il doit accueillir tous les élèves de la Côte d’Or et des départements voisins. Il s’installe dans les locaux de l’ancien hospice Sainte Anne, ancien orphelinat de filles, où se trouve l’actuel collège Marcelle Pardé. A l’époque de Louis Philippe on s’attache à en améliorer le confort. L’établissement reçoit alors des élèves depuis l’âge de huit ans jusqu’au baccalauréat. Au cours du second empire, l’éventail de classes s’ouvre à de nouvelles classes préparant aux Grandes Ecoles après le baccalauréat.

1871 - 1894 : du lycée de Dijon au lycée Carnot

Après 1871 le lycée se nomme simplement “lycée de Dijon” et connaît une croissance des effectifs (570 élèves en 1880) qui amène à créer un “petit lycée” pour les classes primaires. En 1885 un accident survenu dans le vieux bâtiment pose le problème de la rénovation des locaux. Après de nombreuses discussions, la municipalité républicaine, conduite par le Colonel Marchand, décide de construire un lycée neuf au pied des anciennes fortification de la ville, à l’emplacement du bastion de Saulx. Réalisé par l’architecte Chaudoué, il est solennellement inauguré par le ministre de la Justice le 31 juillet 1893. La municipalité a vu grand : les locaux sont prévus pour 1000 élèves, effectif qui sera atteint en 1933. Les bâtiments sont réalisés avec soin et une certaine recherche décorative. Le prospectus de 1911 présente le lycée comme “le plus beau et le plus vaste de France”. C’est en 1894, après l’assassinat du Président Carnot, ancien député du département et petit-fils du “Grand Carnot”, l’”organisateur de la victoire” de la Révolution, que l’établissement devient le lycée Carnot, en hommage à cette grande famille républicaine côte d’orienne.

Les heures noires du lycée durant les deux guerres

Durant la Première Guerre mondiale, qui provoque la mort au combat de nombre de ses anciens élèves, le lycée devient hôpital militaire, mais continue à fonctionner. L’après-guerre est difficile. Les effectifs sont en recul. La croissance reprend dès les années 30, notamment avec l’adoption de la loi sur la gratuité de l’enseignement.Dans le cadre d’accords signés avec la Tchécoslovaquie le lycée accueille des groupes d’élèves tchèques et slovaques à partir de 1920 : ils suivent le cursus du lycée jusqu’au baccalauréat. Ils sont souvent parmi les plus brillants. La Seconde Guerre est à nouveau synonyme d’années noires : l’établissement fonctionne en alternance uniquement dans le petit quartier, pour les garçons le matin et pour les filles l’après-midi. La Libération de 1945 amène bien des espoirs, mais le passage des troupes américaines s’avère désastreux pour les locaux. D’importants travaux seront alors exécutés, notamment l’installation du chauffage central et la réfection des toitures. Aujourd’hui encore de nombreux travaux de rénovation ont lieu pour préserver le cachet du lycée.

Un lycée modernisé, ouvert sur le monde

Les classes primaires ont disparu. Dans la cité cohabitent aujourd’hui trois groupes d’élèves : ceux du collège, ceux du lycée et les élèves des classes préparatoires. De nouveaux bâtiments ont été ajoutés pour répondre aux besoins. Un plateau de sport est aménagé dans le parc. Les cours “militaires” ont été transformées en espaces conviviaux de détente. Des dortoirs ont été convertis en locaux scolaires, les autres agencés en chambres individuelles et désormais ouverts aux jeunes filles comme aux garçons (tchèques, prépa, section musicale). Les équipements pédagogiques, constamment renouvelés permettent aux professeurs d’assurer un enseignement de grande qualité. Le restaurant scolaire peut soutenir la comparaison avec les meilleures adresses.
Les élèves tchèques, rappelés dans leur pays après 1968 sont revenus depuis 1990. Des jumelages et échanges se font chaque année avec les différents pays d’Europe et du Monde.

Et encore…
Le lycée Carnot renferme une collection d’instruments scientifiques anciens classée à l’inventaire des monuments historiques. Par ailleurs la façade donnant sur le boulevard Thiers et les toitures correspondantes, à l’exception de la partie contemporaine, sont inscrites depuis 2010 au titre des monuments historiques.

Quelques anciens élèves du Lycée
- Louis Hubert Lyautey, Maréchal de France, ministre de la guerre lors de Première Guerre Mondiale et académicien (1854-1934). Il obtient son bac au Lycée Carnot en 1872.
- Paul Meurisse, (1912-1979), comédien, jouant notamment dans Les Tontons Flingueurs.
- Robert Poujade, député et ministre, professeur de lettres en khâgne.
- François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, ministre du travail dans le gouvernement Valls.
- Simon Astier, comédien, jouant Yvain dans Kaamelott.

Recherches réalisées par les élèves de 1ère Histoire des Arts (2015-16), mises à jour le 14/12/2023